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Le job de ... François Migeot

Responsable d’une équipe de huit personnes, François Migeot s’assure que les colis de déchets conditionnés répondent aux exigences de qualité très strictes établies par l’ONDRAF. Outre des vérifications administratives minutieuses, des inspections physiques ont lieu régulièrement, lors de la production des déchets conditionnés, et ensuite lors de leur entreposage.

François, comment es-tu arrivé à l'ONDRAF ?

« En 2001, à la sortie de mes études d’ingénieur industriel – orientation énergie nucléaire –, j’ai eu la chance d’avoir différentes opportunités. L’ONDRAF correspondait davantage à mes attentes en me proposant des défis techniques intéressants, un emploi stable et de belles perspectives. J’ai donc commencé en octobre 2001 sans imaginer que plus de vingt plus tard, je serais toujours là, aussi passionné par la mission sociétale qui est la nôtre. Je suis aujourd’hui responsable du service Acceptation des déchets conditionnés et déchets de stockage. »

 

En quoi consiste précisément ton travail ?

« Le service est composé de huit personnes. Ensemble, nous réalisons différentes missions. D’une part, nous sommes responsables de l’acceptation des colis de déchets conditionnés, c’est-à-dire des déchets radioactifs immobilisés dans une matrice qui peut être du verre ou du ciment par exemple. Ces déchets résultent d’une série d’opérations de traitement et de conditionnement qui sont essentiellement réalisées sur les sites des centrales nucléaires d’Electrabel et par notre filiale industrielle Belgoprocess. L’objectif est essentiel : garantir la sûreté lors de la manutention, l’entreposage, et à terme, le stockage des déchets.

Notre job consiste à vérifier que ces colis de déchets produits selon des procédés agréés par l’ONDRAF satisfont à ses exigences de qualité et de sûreté très strictes : les « critères d’acceptation ». Les producteurs doivent fournir toute la documentation de production nécessaire à cet effet, y compris la caractérisation radiologique et physico-chimique de leurs déchets conditionnés. Le contrôle et la gestion des données électroniques associées font également partie de nos attributions.

En parallèle, nous effectuons des inspections sur place à différents stades de la production. Nous vérifions par exemple si l’emballage vide est conforme avant utilisation. Nous nous assurons que les procédures de contrôle qualité des producteurs sont effectivement respectées durant la production des déchets conditionnés ou encore, que l’intégrité physique est conforme à nos exigences. Dès que nos inspecteurs acceptent des colis, ceux-ci peuvent être transportés vers nos bâtiments d’entreposage situés sur le site de Belgoprocess. »

Fran

Notre job consiste à vérifier que ces colis produits selon des procédés agréés par l’ONDRAF satisfont à ses exigences de qualité et de sûreté très strictes : les « critères d’acceptation ».

François Migeot, ONDRAF

Et c’est là où commence une seconde composante de votre travail : le suivi des colis en entreposage.

« En effet, nous avons l’obligation légale de réaliser une inspection de suivi des colis acceptés, une première fois trois ans après acceptation et ensuite tous les dix ans. Cela représente de 200 à 300 inspections par an en fonction du nombre de colis acceptés d’année en année. Nous enregistrons toutes les informations des différentes inspections pour avoir un historique complet de leur évolution.

Par ailleurs, nous suivons de très près avec Belgoprocess l’évolution des capacités d’entreposage afin de disposer à tout moment des capacités suffisantes.

Enfin, notre équipe verra son rôle élargi lorsque, dans plusieurs années, l’installation de stockage en surface sera opérationnelle et que le démantèlement des centrales nucléaires aura démarré. D’autres critères devront alors être respectés pour accepter les déchets. Plusieurs recrutements sont d’ailleurs prévus dans les années à venir pour assurer cette nouvelle mission. »

 

À quoi ressemble habituellement ta journée de travail ?

« Il n’y a pas vraiment de journée type mais il y a des similitudes. Je commence en général très tôt, avant tous les autres, ce qui me permet d’ajuster certaines actions en cours.

L’important dans mon job est de conserver une bonne vision de la réalité. Je me rends régulièrement sur les sites d’Electrabel, le plus gros producteur de déchets conditionnés, et sur le site de Belgoprocess. Car l’acceptation des colis de déchets, c’est bien plus que des bases de données sophistiquées et des inspections de suivi. Se rendre sur le terrain permet de mieux comprendre les enjeux et de maintenir un contact humain avec nos interlocuteurs. »

 

De quelles réalisations es-tu le plus fier ?

« Il y a de nombreuses réalisations dont je suis fier. Notamment la réalisation du programme d’inspection visuelle de tous les colis entreposés sur le site de Belgoprocess qui s’est déroulé de 2003 à 2010 et concernait près de 50.000 colis. Ce fut un long exercice mais qui a permis une meilleure connaissance de l’état physique de chaque colis. Mon rôle personnel dans ce programme était limité mais l’ONDRAF en tant qu’organisme peut en être fier. Les programmes d’inspection en cours aujourd’hui découlent dans certains cas des résultats de ces inspections.

J’ai aussi suivi pratiquement de A à Z le retour des déchets conditionnés depuis Dounreay en Écosse. Du combustible usé y avait été envoyé par le SCK CEN, le centre sur la recherche nucléaire, dans les années 90. Le traitement de ce combustible usé a eu lieu dans les années 2000 et a abouti à la production de 123 colis de déchets conditionnés. Le retour de ces colis vers la Belgique fut un dossier enrichissant techniquement par les multiples défis auxquels il a fallu faire face, mais aussi  humainement grâce aux nombreux contacts que nous avons eus avec nos interlocuteurs. »