Le démantèlement de la société faillie Best Medical Belgium SA à Fleurus
Peu après la faillite, en 2012, de la société Best Medical Belgium SA (BMB) située à Fleurus, le ministre de tutelle de l’ONDRAF lui a demandé d’assurer les opérations d’assainissement et de démantèlement des installations nucléaires de BMB qui n’avaient pas fait l’objet d’une reprise. Depuis 2012, nous exploitons donc ces installations et procédons à leur démantèlement. Ces installations comportaient plusieurs bâtiments dont quatre étaient destinés à la production de radio-isotopes.
Nous avons assaini ces quatre bâtiments. Trois d’entre eux ont été restitués à l’Institut national des Radioéléments (IRE), propriétaire du site, en vue d’une nouvelle affectation. Le quatrième bâtiment abritait notamment deux cyclotrons et une zone hautement contaminée au strontium 90 qui font l’objet d’opérations de démantèlement qui se dérouleront jusqu’en 2030 au moins, selon le planning actuel. Au terme de ces opérations, le bâtiment pourrait être démoli.
Jusqu’à présent, seuls 6% des matériaux issus de ces opérations d’assainissement et de démantèlement sont considérés comme des déchets radioactifs à prendre en charge par l’ONDRAF et sa filiale industrielle Belgoprocess, à Dessel.
Depuis 2012, nous sommes responsables de l'exploitation et du démantèlement des installations de l'entreprise Best Medical Belgium à Fleurus, qui a fait faillite.
Quelles ont été les grandes étapes ?
Les installations de BMB comportaient notamment deux cyclotrons : le cyclotron CGR et le cyclotron IBA. La salle blindée qui abritait le plus ancien des deux cyclotrons, à l’arrêt depuis 1992, avait servi de zone d’entreposage de déchets et matériaux en tous genres, dont des déchets radioactifs. La population et l’environnement ne couraient aucun danger mais il était nécessaire d’évacuer ces déchets et d’assainir le site. Plusieurs étapes se sont succédé depuis 2012.
La mise en sécurité du site
Lorsque nous sommes devenus exploitants du site, nous avons constitué une équipe de spécialistes dont plusieurs membres du personnel de BMB qui connaissaient bien les installations. Avant que cette équipe ne puisse commencer les opérations, il a fallu contrôler la sécurité des bâtiments et des installations (détections incendie, systèmes de ventilation…) et mettre en place un programme de maintien en sécurité.
L’inventaire et la caractérisation
Après ces premières opérations de mise en sécurité du site, notre équipe a commencé à évacuer les déchets issus des productions historiques de BMB. Nous avons d’abord contrôlé le niveau de contamination des déchets radioactifs et nous les avons ensuite triés et caractérisés. Ce n’est qu’après que ces déchets ont pu être transportés vers les installations de traitement et conditionnement de Belgoprocess.
Après ces premières opérations de sécurisation du site, notre équipe a commencé à évacuer les déchets historiques de BMB.
2017 : démarrage de la phase d’assainissement
L’assainissement proprement dit a commencé en 2017. Lors de cette étape, nous avons travaillé scrupuleusement à séparer les équipements et objets contaminés de ceux qui ne l’étaient pas : chaises, tables, tuyaux, parois, murs… L’objectif était de réduire au minimum les quantités de déchets radioactifs et les coûts. D’où la nécessité de nettoyer, découper ou de démonter certains équipements.
L’un des bâtiments assainis abritait une zone hautement contaminée au strontium 90, un isotope radioactif. Une partie des opérations d’assainissement de cette zone a été réalisée par des techniciens mais les cellules de production des radio-isotopes proprement dites étaient beaucoup trop contaminées, excluant toute intervention humaine. Nous avons donc fait concevoir un robot logé dans une boîte à gants modulaire aux dimensions très réduites qu’il a fallu accoster aux cellules. C’est ce robot, piloté à distance, qui a assaini avec succès les cellules contaminées.
Les cellules de production des radio-isotopes étaient trop fortement contaminées. Nous avons donc fait concevoir un robot logé dans une boîte à gants modulaire.
2020 : démarrage de la phase de démantèlement
Fin 2020, nous avons entamé le démantèlement du premier des deux cyclotrons présents sur le site : le CGR. Le plus gros défi était la découpe de la culasse de ce cyclotron. Une pièce de près de 200 tonnes à découper en blocs manutentionnables qui ont été expédiés vers des fonderies à l’étranger. Le démantèlement du cyclotron IBA a démarré en 2022. Fin 2023, les deux cyclotrons étaient démantelés.
Les parois en béton armé des salles blindées abritant les deux cyclotrons étaient également radioactives. C’est pourquoi leur démantèlement (par découpe) a nécessité en tout premier lieu la construction d’une extension hermétique au-dessus de la zone du cyclotron IBA. Cette extension permettra de maintenir la radioactivité confinée lors de la découpe et la manutention des blocs de béton qui devrait démarrer en 2025.
Nous avons commencé à démanteler le cyclotron CGR à la fin de l'année 2020. Le plus grand défi a été de découper la culasse, une pièce pesant près de 200 tonnes.
Entreposage ou libération
En fonction de leur niveau de radioactivité, les déchets radioactifs produits lors des opérations d’assainissement, de décontamination et de démantèlement ont été et seront soit expédiés vers Belgoprocess pour traitement, conditionnement et entreposage, soit vers des fonderies, soit libérés.
Déclassement final
Depuis le début des opérations, trois bâtiments ont été retirés de la liste des installations nucléaires et restitués à l’Institut national des Radioéléments (IRE), propriétaire du site.
Réhabilitation ou démolition ?
Le quatrième bâtiment (B14) pourrait par contre être démoli car sa structure portante sera fragilisée au terme des opérations. Selon le planning actuel, nous serons alors en 2031.
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À ce jour, seulement 6 % des matériaux issus des opérations d'assainissement et de démantèlement sont considérés comme des déchets radioactifs.
Innovations sur notre site à Fleurus
Démantèlement
À la mi-octobre 2022, l’ONDRAF et ses partenaires finalisaient la découpe au câble diamanté de la culasse du plus gros cyclotron qui ait jamais été entièrement démantelé en Belgique.
Démantèlement
Afin de procéder à l’assainissement en toute sécurité d’une zone hautement contaminée sur le site de Fleurus, l’ONDRAF a fait concevoir un robot pour vider et décontaminer des cellules de production de radio-isotopes médicaux.
Dernière modification le 22/04/2025