Où et comment sont entreposés temporairement les déchets radioactifs ?
Dans l'attente de leur stockage définitif, les déchets radioactifs traités de notre pays sont temporairement entreposés à Dessel, auprès de notre filiale industrielle Belgoprocess. Les déchets de faible, moyenne et haute activité sont placés séparément dans des bâtiments spécialement conçus à cet effet. Les contrôles, inspections et diverses mesures de sûreté garantissent la protection de l’Homme et de l'environnement contre les risques liés aux déchets radioactifs.
Les bâtiments servant à entreposer les déchets sont en béton, un matériau qui bloque les rayonnements. Plus l’intensité de rayonnement des déchets est forte, plus les murs en béton des bâtiments d’entreposage sont épais. La plupart de ces bâtiments d’entreposage sont également équipés d'un système de contrôle et de surveillance qui déclenche une alarme en cas d'excès de rayonnements ionisants dans le bâtiment. Ce rayonnement reste toujours confiné à l’intérieur des bâtiments. En effet, la pression de l'air à l'intérieur de ces bâtiments est plus faible qu'à l'extérieur, ce qui signifie que l'air est aspiré. Par conséquent, le rayonnement ne peut s’échapper des bâtiments.
L’entreposage des déchets de faible activité
Il existe quatre bâtiments d’entreposage des déchets de faible activité, dans lesquels reposent en toute sûreté quelque 50 000 fûts de déchets derrière des murs en béton d'au moins 25 centimètres d'épaisseur. Il s’agit principalement de fûts de 400 litres contenant les déchets conditionnés provenant de l'installation de traitement de Belgoprocess ou directement d'Electrabel (qui traite elle-même une partie de ses déchets radioactifs). Avant leur entreposage, chaque fût de déchets est d'abord photographié, afin de pouvoir comparer son état physique lors des contrôles ultérieurs à son état d'origine.
Dans la plupart des bâtiments d’entreposage, les opérateurs pilotent des ponts roulants depuis une salle de contrôle sécurisée afin d’empiler les fûts de déchets à l’intérieur du bâtiment. Le pont roulant calcule avec précision la position de chaque fût. À l'aide d'une grille de coordonnées, une pyramide de cinq fûts de haut est construite étape par étape (la configuration peut varier pour certains bâtiments d’entreposage). Une pyramidale de ce type est très stable : à partir de la deuxième couche, chaque fût repose sur trois autres fûts. Pendant l'empilage, plusieurs caméras surveillent l’ensemble des manipulations. La position des fûts est programmée dans un système informatique, qui nous indique exactement où se trouve chaque fût.
Il existe quatre bâtiments d’entreposage des déchets de faible activité, dans lesquels reposent en toute sûreté quelque 50 000 fûts de déchets derrière des murs en béton d'au moins 25 centimètres d'épaisseur.
L’entreposage des déchets de moyenne activité
Les déchets de moyenne activité sont entreposés en toute sûreté dans trois bâtiments, abritant près de 20 000 fûts derrière des murs en béton armé dont l’épaisseur varie entre 80 centimètres et 1,7 mètre. Là encore, chaque fût de déchets est photographié en vue de contrôles ultérieurs.
Le mode de déchargement des fûts contenant les déchets conditionnés peut varier d'un bâtiment d’entreposage à l'autre. Entre autres exemple, l'opérateur retire chaque fût de son emballage de transport et le place derrière un mur à l'aide d'un pont roulant. Une fois l'emballage de transport retiré de la zone de réception (après vérification de l'absence de contamination), l’opérateur replace les fûts un par un sur un plateau tournant dans le hall de réception, où il mesure le rayonnement sur le flanc des fûts. Si les résultats des mesures sont conformes, l’opérateur dispose les fûts sur un chariot de transport pour les acheminer dans le bâtiment où il les rangera à l'aide d'un pont roulant. Toutes les opérations sont effectuées à distance depuis la salle de commande.
L’entreposage des déchets de haute activité
Un bâtiment est spécialement dédié à l’entreposage des déchets de haute activité. Grâce à ses murs en béton armé de près de 2 mètres d’épaisseur, ce bâtiment d’entreposage peut même résister à l’impact d’un crash d’avion. Les déchets de haute activité, sous forme vitrifiée, sont conservés dans des gaines métalliques (390 canisters) où un puissant système de ventilation souffle de l'air. Ils sont ainsi refroidis de manière contrôlée. Un tel refroidissement est nécessaire car les déchets dégageront de la chaleur pendant des décennies.
Les transports de déchets de haute activité sont très rares, le dernier datant de 2018. À l'arrivée au bâtiment d’entreposage, l'emballage de transport abritant les canisters est placé dans un chariot de transfert pour rejoindre la cellule de transbordement. Là-bas, une mesure de la contamination est réalisée à l'intérieur de l’emballage, sans toutefois l’ouvrir. Le chariot de transfert continue ensuite jusqu'à la cellule de déchargement où l’emballage est ouvert à l'aide d'un pont roulant. Les canisters sont ensuite retirés un par un et amenés dans la cellule d’entreposage (les gaines) avec un engin de chargement.
Grâce à ses murs en béton armé de près de 2 mètres d’épaisseur, ce bâtiment d’entreposage peut même résister à l’impact d’un crash d’avion.
Le bâtiment d’entreposage des fûts présentant une formation de gel
En 2013, lors d'une inspection de routine dans un bâtiment d’entreposage des déchets de faible activité, un écoulement de gel a été détecté sur plusieurs fûts. Après enquête, il s'est avéré que la formation du gel était due à une réaction physico-chimique dans le béton encapsulant les déchets. Il ne s’agissait donc pas d’une réaction radiologique. Les fûts concernés avaient été traités à l’époque dans la centrale nucléaire de Doel.
L'ONDRAF et Belgoprocess ont décidé de placer les fûts les plus touchés dans un bâtiment d’entreposage séparé. Ce bâtiment permettra d’entreposer, d’inspecter et de contrôler dans le temps les fûts de déchets en toute sûreté. La construction de cette nouvelle installation a commencé début 2021 et sera bientôt mise en service. Dans le nouveau bâtiment, doté de murs de 70 centimètres d’épaisseur, les fûts ne seront pas empilés selon la forme pyramidale habituelle, mais verticalement et par quatre dans des cadres métalliques. Cela permet aux caméras de photographier les fûts sous différents angles. Si nécessaire, nous pourrons aussi facilement inspecter séparément un fût de déchets.
Le centre de réception et d'entreposage
Au cours des prochaines années, un nouveau centre de réception et d’entreposage (ROC) sera construit sur notre site de Dessel. Le bâtiment servira à entreposer temporairement des déchets de faible et moyenne activité non traités et devrait ainsi faciliter le contrôle et le tri de ces déchets avant leur traitement. Il s'agit surtout de déchets de démantèlement issus de bâtiments désaffectés des sites BP1 (l’ancienne usine de retraitement Eurochemic) et BP2 (l’ex-département « Waste » du SCK CEN).
En outre, le bâtiment pourra accueillir des installations de mesure pour la caractérisation radiologique des déchets et les analyses non destructives.
Les inspections visuelles
Toutes les informations provenant des différentes inspections sont enregistrées afin d'obtenir un historique complet de l'évolution des fûts.
En 2003, l'ONDRAF a mis en place un programme d'inspection intitulé VIP (pour Visual Inspection Programme). Celui-ci prévoyait une inspection complète de tous les fûts de déchets entreposés à l’époque dans nos bâtiments ainsi que l'établissement d'un registre d'observations sur leur intégrité physique. Le VIP comprenait également la mise en œuvre d'une inspection visuelle de référence pour chaque nouvelle production de fûts de déchets et des inspections de suivi à intervalles réguliers de fûts témoins représentatifs.
Les inspections sont effectuées de différentes manières : avec des systèmes semi-automatiques, des caméras sur un pont roulant, des drones ou parfois à proximité des fûts de déchets. Des problèmes spécifiques peuvent nécessiter des inspections particulières, comme des mesures par ultrasons ou une ouverture des fûts. Toutes les informations provenant des différentes inspections sont enregistrées afin d'obtenir un historique complet de l'évolution des fûts. Début 2025, nous avions inspecté environ 80 % des fûts de déchets conditionnés entreposés. Aujourd'hui, nous avons donc une excellente connaissance des fûts qui demeurent chez Belgoprocess.
L’inspection des déchets de haute activité
L’inspection des déchets de haute activité est un processus exigeant en main-d’œuvre. Aussi, les fûts ne sont pas tous inspectés en même temps, mais périodiquement à l'aide d'une sélection de fûts témoins. La première inspection visuelle a lieu trois ans après l’acceptation des fûts de déchets et leur entreposage dans notre bâtiment dédié. Ensuite, les fûts sont inspectés tous les dix ans, jusqu'à leur mise en stockage. La périodicité des contrôles est fixée par la loi. Aucune inspection n’a mis en évidence d’écart par rapport aux critères d'acceptation initiaux.
Pour retirer un fût de déchets de sa gaine, nous utilisons un système semi-automatisé, commandé à distance selon une procédure stricte. À l’aide d’une navette de transfert spéciale, de ponts roulants et d’un ascenseur, entre autres, les opérateurs amènent le fût entièrement blindé dans une zone d'inspection. Là, ils vérifient la température du fût de déchets, l'intensité de rayonnement et l'état extérieur du conteneur, le tout derrière une fenêtre de verre au plomb de 1,2 mètre d'épaisseur, à l’aide de télémanipulateurs. Pour remettre le fût dans sa gaine après l'inspection visuelle, ils procèdent de la même manière, mais dans l'ordre inverse. Toutes ces opérations se font très lentement, afin de garantir la sûreté.
Quels sont les déchets radioactifs destinés au stockage en surface ?
L’installation de stockage en surface abritera les déchets de faible et moyenne activité et de courte durée de vie. Ces déchets ressemblent souvent à des déchets ordinaires et ont une activité de rayonnement beaucoup plus faible que les déchets de haute activité. Ils proviennent principalement des centrales nucléaires et des installations nucléaires mises hors service. Seuls les déchets répondant à nos critères stricts peuvent aboutir dans l'installation.
Quels déchets radioactifs sont destinés au stockage à faible profondeur ?
Les déchets radioactifs radifères d’Umicore à Olen sont assez uniques à cet égard : il s'agit principalement de déchets de faible activité et de longue durée de vie. Cela signifie qu'ils présentent un niveau d'activité radiologique relativement faible, mais doivent être isolés de l'Homme et de l'environnement pendant des dizaines de milliers d'années.
Quels déchets radioactifs sont destinés au stockage en profondeur ou géologique ?
Le stockage en profondeur concerne les déchets de haute activité et/ou de longue durée de vie. Ce type de déchets reste radioactif et dangereux pour l’Homme et l'environnement pendant des centaines de milliers d'années. La plupart proviennent du démantèlement d'installations nucléaires désaffectées et de la production d'électricité d’origine nucléaire.
La réaction alcali-silice dans des fûts contenant des concentrats
En 2013, des fûts de déchets de faible activité présentant une coulée de gel ont été découverts lors d'une inspection de routine dans un bâtiment d’entreposage de notre filiale industrielle Belgoprocess. Comment arrêter la réaction alcali-silice à l’origine de la formation de gel constatée dans des fûts de déchets entreposés ?
En savoir plusDernière modification le 22/04/2025