Quelle méthodologie utilisons-nous pour le chiffrage du stockage des déchets radioactifs ?
Pour chiffrer le coût d’une installation de stockage des déchets radioactifs, il est essentiel de connaître au préalable la nature et le volume des déchets actuels et attendus pour les dizaines d’années à venir. Nous réalisons donc tous les ans un inventaire des déchets basé sur les quantités de déchets que les producteurs prévoient de produire, ou qui sont déjà produits dans leurs installations ou transférés à notre filiale Belgoprocess. Nous nous basons également sur un scénario de référence.
Sur la base de cet inventaire et du scénario de référence, nous élaborons le concept technique de l’installation. On obtient ainsi un coût de base auquel il faut ajouter des incertitudes. La loi nous impose en effet de prendre en compte le caractère unique de ces projets ainsi que les aléas, les risques et les incertitudes associés.
Une méthodologie probabiliste spécifique
En 2020, nous avons développé pour ce faire une méthodologie probabiliste spécifique pour le stockage en profondeur. Celle-ci permet de chiffrer une marge qui couvre les incertitudes liées notamment au degré de maturité des différents composants du stockage en profondeur. À ces incertitudes, nous ajoutons ensuite une marge complémentaire pour les risques - le risque de retard dans les travaux de construction par exemple - ou pour les opportunités - comme celles liées à une optimisation de certains processus de mise en place de déchets dans le stockage. Cette méthodologie probabiliste sera aussi appliquée pour le prochain chiffrage des coûts de l’installation de stockage en surface prévu en 2027.
Deux scénarios et deux concepts différents
Impression de l'installation de stockage en surface.
Dans le cas des déchets de faible et moyenne activité et de courte durée de vie, notre scénario de référence prévoit une installation en surface qui a fait l’objet d’une autorisation nucléaire en 2023 et qui sera prochainement construite sur le site de Dessel, en Campine. Le concept technique englobe la construction et l’exploitation futures de cette installation, ainsi que l’infrastructure périphérique déjà construite (usine de caissons, installation de production de monolithes et cluster d’accès) et son exploitation. Notre scénario de référence comprend également les coûts liés à la couverture de l’installation après son exploitation, et sa surveillance dans le temps.
Impression d'une installation de stockage en profondeur.
Dans le cas des déchets radioactifs de haute activité et/ou de longue durée de vie, notre scénario de référence suppose une installation de stockage unique construite à quatre cents mètres de profondeur dans des couches d’argile peu indurée. Le concept technique englobe à la fois la construction des bâtiments en surface pour le conditionnement des déchets, la construction, l’exploitation et la fermeture du stockage souterrain, ainsi que les équipements de ventilation, de transport, de remplissage des galeries du stockage, le démantèlement des installations de surface après la fermeture du stockage, ...
Le calcul des redevances
Les coûts ainsi chiffrés permettent de déterminer les redevances que doivent payer les producteurs lorsqu’ils nous transfèrent leurs déchets.
Quels sont les déchets radioactifs destinés au stockage en surface ?
L’installation de stockage en surface abritera les déchets de faible et moyenne activité et de courte durée de vie. Ces déchets ressemblent souvent à des déchets ordinaires et ont une activité de rayonnement beaucoup plus faible que les déchets de haute activité. Ils proviennent principalement des centrales nucléaires et des installations nucléaires mises hors service. Seuls les déchets répondant à nos critères stricts peuvent aboutir dans l'installation.
Quels déchets radioactifs sont destinés au stockage en profondeur ou géologique ?
Le stockage en profondeur concerne les déchets de haute activité et/ou de longue durée de vie. Ce type de déchets reste radioactif et dangereux pour l’Homme et l'environnement pendant des centaines de milliers d'années. La plupart proviennent du démantèlement d'installations nucléaires désaffectées et de la production d'électricité d’origine nucléaire.
Dernière modification le 22/04/2025