Le démantèlement d’Eurochemic (BP1) à Dessel
Inaugurée en 1966, l’usine-pilote de retraitement des combustibles usés Eurochemic était un projet international de grande envergure situé sur le site actuel de Belgoprocess à Dessel. Des scientifiques provenant de 13 pays y ont étudié et testé comment récupérer, dans les combustibles nucléaires usés, des substances radioactives encore utilisables telles que l’uranium.
Lorsque le projet international a pris fin, en 1974, l’État belge a repris l’usine. En 1986, il a chargé l’ONDRAF des opérations de démantèlement. Depuis, nous prenons en charge les déchets radioactifs issus de l’exploitation de l’usine et de son démantèlement. Plusieurs techniques de décontamination et démantèlement aujourd’hui éprouvées ont été mises au point par les spécialistes de Belgoprocess. L’usine est aujourd’hui entièrement démolie. Quelques bâtiments auxiliaires sont encore en cours de démantèlement.
Jusqu’à présent, seuls 8% des matériaux issus de ce démantèlement restent radioactifs et ont été pris en charge par l’ONDRAF.
À ce jour, seuls 8 % des matériaux générés lors du démantèlement sont restés radioactifs et ont été pris en charge par l'ONDRAF.
Un projet pilote
Nous avons confié les opérations de démantèlement d’Eurochemic à Belgoprocess, notre filiale industrielle. Belgoprocess a commencé les activités de démantèlement d'Eurochemic en 1989 avec la démolition de deux bâtiments utilisés pour l’entreposage des produits finaux issus du retraitement du combustible nucléaire. Cette démolition constituait un projet pilote destiné à familiariser les opérateurs avec les techniques de démantèlement. La décontamination et la démolition de ces bâtiments ont duré plus de deux ans.
Ce test case a été crucial à plusieurs égards pour l'approche ultérieure du démantèlement de l'usine de retraitement. L'ONDRAF et Belgoprocess ont démontré leur capacité à décontaminer et à démolir entièrement un bâtiment nucléaire dans le respect de procédures et de règles de sûreté et de sécurité strictes. En outre, le test a également permis d'estimer le coût et la durée du démantèlement complet.
L'ONDRAF et Belgoprocess ont démontré leur capacité à décontaminer et démanteler entièrement un bâtiment nucléaire selon des procédures et règles de sûreté très strictes.
Des nouvelles techniques
Néanmoins, la principale valeur ajoutée a été la possibilité de mettre en place une stratégie de démantèlement ciblée. Dès le départ, l'objectif était de maximiser la décontamination des matériaux, principalement des métaux et du béton, présents dans l'usine de retraitement. Nous voulions en effet réduire systématiquement la fraction résiduelle des déchets radioactifs et donc réduire les coûts.
Pour atteindre cet objectif de décontamination maximale, nous avons considérablement investi dans la recherche de nouvelles techniques permettant de décontaminer de manière optimale les structures en béton et les métaux. Ces recherches ont débouché sur la création d'installations de décontamination qui ont suscité l’intérêt dans le monde entier. C'est ainsi qu'ont été mises au point des installations novatrices à projection abrasive qui, par l'impact de grains métalliques tranchants, débarrassent, par voie sèche, les couches de béton et les métaux de leur contamination radioactive. D’autres avancées importantes ont été réalisées dans le domaine des techniques de ponçage des murs en béton.
Les spécialistes de Belgoprocess ont développé différentes techniques de décontamination et de démantèlement qui ont fait leurs preuves.
Plusieurs étapes
Nous avons opté pour une approche par étapes où chaque nouvelle étape était précédée par de nombreuses études. Pour des raisons de sûreté, la première étape a été consacrée à l’enlèvement des déchets historiques.
Le site abritait des liquides de moyenne et haute activité, ainsi que d’autres matériaux radioactifs issus du processus de retraitement. Une installation spéciale nommée PAMELA a été construite, au début des années 1980, pour traiter ces liquides qui émettent beaucoup de rayonnements. Ils ont été traités à distance, à l’aide de télémanipulateurs. Ils ont été littéralement «vitrifiés », c’est-à-dire mélangés à une matrice de verre.
Les fours qui ont permis de vitrifier ces déchets sont aujourd’hui démantelés et l’installation a été entièrement rénovée. Elle sert aujourd’hui au traitement des déchets contaminés par des émetteurs alpha. Ces déchets doivent eux aussi être traités à distance, car les éléments radioactifs qu’ils contiennent ne peuvent être ni inhalés ni ingérés. L’installation a également la capacité de traiter des déchets solides de moyenne et de haute activité, comme les déchets générés lors des opérations de démantèlement.
Une fois les déchets enlevés, les opérateurs de Belgoprocess ont pu entamer les travaux de décontamination puis de démantèlement de l’usine. Pour ce faire, ils ont fait usage de techniques permettant de réduire le volume des déchets à considérer comme radioactifs. Environ 90% du béton présent dans l’usine a ainsi pu être libéré et réutilisé. Tous les déchets qui restaient radioactifs sont à présent entreposés chez Belgoprocess, dans des bâtiments spécialement conçus à cet effet.
Cette installation sépare les débris de béton en deux fractions, l'une contaminée et l'autre non.
Le démantèlement de l’ancien département «Waste » du SCK CEN à Mol (BP2)
Le site 2 de Belgoprocess est implanté à Mol et regroupe les installations de l’ancienne division de traitement et de conditionnement de déchets radioactifs du SCK CEN, le centre de recherche nucléaire. Ces installations ont été mises à l’arrêt fin 1988, puis transférées à l'ONDRAF en 1990. L’État belge nous a chargés de les démanteler. Nous gérons également les déchets radioactifs historiques présents sur place lors de la mise à l’arrêt et ceux issus des opérations de démantèlement.
Le démantèlement de la société faillie Best Medical Belgium SA à Fleurus
La société Best Medical Belgium (BMB), établie sur le site nucléaire de Fleurus en Wallonie, produisait des radio-isotopes utilisés pour le diagnostic et le traitement de certains cancers. Elle a fait faillite en 2012. Nous avons été chargés de démanteler les installations qui n’avaient pas fait l’objet d’une reprise, et nous sommes devenus exploitant du site. Nous gérons également les déchets radioactifs issus de ces opérations qui devraient s’achever en 2031 selon le planning actuel.
Dernière modification le 22/04/2025