Dans quel sous-sol peut-on réaliser un stockage en profondeur ou géologique ?
Au niveau mondial, trois catégories de roches hôtes sont envisagées pour le stockage en profondeur : les roches cristallines telles que le granite, les évaporites telles que le sel et les roches argileuses. En Belgique, les roches argileuses semblent être celles qui se prêtent le mieux au stockage en profondeur des déchets radioactifs.
Le sous-sol belge comprend notamment des roches argileuses faiblement indurées, à savoir l'Argile de Boom et l'Argile Yprésienne. Les deux formations argileuses ont des propriétés similaires qui conviennent au stockage en profondeur. Elles se sont formées il y a plusieurs dizaines de millions d'années et s’avèrent très stables. Dans le sud du pays, on trouve de l'argile indurée (notamment sous forme de schistes) qui pourrait convenir au stockage en profondeur.
Des propriétés adaptées
L'argile peu indurée possède trois propriétés majeures qui la rendent si apte à servir de roche hôte pour un stockage en profondeur.
L'argile peu indurée possède trois propriétés majeures qui font qu’elle se prête bien au stockage en profondeur. Tout d’abord, cette argile est plastique, ce qui signifie que les fissures qui s’y forment pendant l'excavation des galeries se referment d'elles-mêmes après la pose d’une paroi en béton. De plus, l’argile ne laisse presque pas passer l’eau. Enfin, les minéraux argileux ont la propriété de fixer une grande partie des substances radioactives de sorte que, lorsque celles-ci s’échapperont finalement de leur confinement ouvragé, elles seront piégées dans l’argile.
Un emballage argileux naturel
La nature regorge d’exemples d’objets restés intacts pendant des centaines de milliers d’années dans une couche d’argile. Au siècle dernier, par exemple, des troncs d’arbres primitifs datant de l’époque des mammouths ont été découverts dans une carrière d’argile italienne. Cet « emballage argileux » naturel s’est avéré si efficace que le bois était encore combustible. Au Canada, des géologues ont découvert un important dépôt d'uranium vieux d'un milliard d'années à environ 430 mètres de profondeur dans une couche d'argile située sous un lac. Le dépôt d'uranium est resté pratiquement intact pendant tout ce temps grâce à la couche d'argile qui forme une barrière naturelle autour du minerai. À la surface du lac, aucun signe ne révèle la présence de ce dépôt d'uranium et l’eau est d’ailleurs conforme aux normes imposées à l'eau potable.
HADES : un laboratoire de recherche souterrain reconnu à l’international
HADES est un laboratoire souterrain de recherche situé à Mol, à 225 mètres de profondeur dans l’Argile de Boom. Il nous permet de mener la partie «in situ » de notre programme RD&D (recherche, développement et démonstration) en vue du stockage en profondeur ou géologique des déchets de haute activité et/ou de longue durée de vie.
Comment les radionucléides migrent-ils dans l’argile ?
Depuis plus de 40 ans, nous étudions les interactions entre les substances radioactives et l'Argile de Boom, une couche argileuse faiblement indurée. Nos recherches actuelles portent sur les mécanismes de migration des radionucléides dans l'argile.
Le laboratoire souterrain HADES souffle ses 40 bougies
Recherche
Depuis 40 ans, HADES est le berceau de la recherche sur le stockage géologique en Belgique. Dans cette interview, Marc Demarche, directeur général de l'ONDRAF, revient sur la création et le rôle du laboratoire souterrain.
En savoir plusDernière modification le 22/04/2025